Les effets de l’alimentation maternelle sur le rythme circadien et le sommeil de bébé

Sommaire

 

Les cycles de sommeil de bébé pourraient-ils dépendre de son alimentation durant les 9 mois de grossesse ? Processus encore mal compris qui fait l’objet d’études de plus en plus poussées, le fonctionnement de notre horloge biologique est loin d’avoir livré tous ses secrets. Sa régulation ferait intervenir plus d’une douzaine de nos gènes jouant un rôle majeur sur notre santé.

 

Prenant très probablement son origine dans le cadre de la régulation de cette horloge interne, le rythme circadien (alternance entre les moments de veille et de sommeil) dépendrait également de la façon dont se nourrit la future maman pendant la grossesse et l’allaitement. Avec des répercussions sur le métabolisme et le sommeil de bébé.

 

Bien au-delà du sommeil, la santé

 

L’horloge biologique propre à chaque individu produit des cycles d’une durée d’environ 24 heures. Elle est présente dans les cellules de l’organisme et régule toutes les fonctions de notre corps, permettant de synchroniser notre métabolisme avec notre environnement. Dès la naissance des premières cellules, le sommeil de bébé est ainsi façonné au fur et à mesure de sa croissance.

 

L’impact de l’horloge biologique est par ailleurs primordial pour la santé humaine. Sa nature caractérise nos traits de caractère et son dérèglement peut expliquer certaines maladies ou troubles psychiques.

 

Le sommeil de bébé est lié à la mise en place du rythme circadien

 

Défini par le processus endogène de notre horloge biologique, le rythme circadien désigne les phases alternatives d’éveil et de sommeil chez l’homme, le temps de la performance et celui du repos.

 

Son action influence profondément les cycles du sommeil des bébés, et des adultes, le comportement général des individus et plusieurs autres processus biologiques comme :

  • la température corporelle,
  • la sécrétion des hormones (cortisol, mélatonine),
  • le rythme cardiaque,
  • le niveau d’éveil,
  • l’humeur,
  • la vigilance,
  • la mémoire,
  • le corps.

Processus dynamique, le sommeil s’adapte quotidiennement aux besoins de l’organisme. Sa durée et sa qualité dépendent donc notamment de la programmation de notre rythme circadien.

 

Les enfants n’acquièrent qu’au cours de leur croissance, et après leur naissance, les différentes phases définissant ce rythme circadien. C’est la raison pour laquelle les nourrissons sont particulièrement sensibles aux changements d’heure qui provoquent souvent chez eux des troubles du sommeil souvent liés au stress.

 

Aider bébé à trouver un sommeil régulier est donc important, même si la chose n’est pas toujours aisée !

 

Si les mécanismes de mise en place du rythme circadien sont scientifiquement prouvés, une étude récente dont l’Inra se fait l’écho va plus loin et indique que notre horloge circadienne se façonne bien avant notre naissance.

 

L’alimentation maternelle et ses effets sur le dodo des nourrissons

L’étude scientifique

 

Dans le prolongement d’une étude publiée en février 2013 avec d’autres chercheurs, le biologiste cellulaire Bertrand Kaeffer a analysé les effets à long terme de la nutrition au début de la vie. Les conclusions des recherches effectuées montrent que les nourrissons s’approprient les bases de leur propre rythme circadien grâce à l’alimentation maternelle, pendant la période périnatale et au moment de l’allaitement.

 

Ces enseignements ont été validés grâce à l’analyse de la transmission de signaux moléculaires de la mère à l’enfant, via des collectes du lait de la mère et du résidu gastrique de l’enfant, mettant en évidence l’influence des nutriments sur les rythmes circadiens.

 

L’alimentation maternelle détermine le rythme circadien de bébé

 

L’équipe de chercheurs a approfondi l’étude en scrutant jusque dans les gènes la manière dont les cellules de la mère et du fœtus s’approprient les nutriments nécessaires à leur croissance, avec les observations suivantes :

 

le rythme quotidien de la mère est une des sources d’information biologique pour le fœtus ;

 

son alimentation est tout aussi importante car la rythmicité circadienne du fœtus est en partie entraînée par les nutriments ingérés par la mère.

 

Source d’information biologique pour le fœtus, l’assimilation des nutriments aurait un impact sur l’ADN des cellules et serait à l’origine de variations de la composition du sang, de l’activité motrice et de la température corporelle de la mère… mais également du fœtus !

 

Si l’influence des nutriments sur les rythmes circadiens reste encore méconnue, cette étude met en avant de manière claire et définitive qu’une mauvaise alimentation dérègle l’horloge biologique. La question centrale du sommeil des bébés est au centre de cette problématique passionnante qui demande à être approfondie.

 

Un régime alimentaire équilibré chez la mère, avant la conception et durant la grossesse, contribue à l’acquisition optimale du rythme biologique que l’enfant développera en grandissant. Les risques d’une mauvaise alimentation maternelle sur le dérèglement de l’horloge biologique et de possibles troubles métaboliques chez l’enfant sont réels, même si les mécanismes précis qui mènent à cette conclusion demeurent encore mal compris.

Tags :

Partager: